Le soir du 31 décembre, Jérôme Martinaud, un notaire, est convoqué au commissariat afin de témoigner sur l'assassinat et le viol de deux petites filles. Les inspecteurs Gallien et Belmont, persuadés de la culpabilité du notable, le mettent en garde à vue. Gallien essaye à tout prix de le faire avouer mais malgré tout, l'affaire piétine. C'est alors que Madame Martinaud, la femme du suspect, fait un témoignage décisif pour l'enquête.
1982
César : Meilleur acteur (Michel Serrault)
Meilleur acteur dans un second rôle (Guy Marchand)
Meilleur scénario original ou adaptation (Claude Miller)
Meilleur montage (Albert Jurgenson)
L'avis du cinéphile : Garde à vue est le premier film de Claude Miller, l'un de ces jeunes cinéastes que Lino Ventura a si souvent soutenu au fil de sa carrière. Véritable classique du huis-clos à mi-chemin entre le film policier et le drame social, ce curieux exercice de style a remporté un grand succès en salles lors de sa sortie et replacé Ventura en haut du box-office, après une période de films difficiles. Le scénario est parfait, les rebondissements discrets etvjudicieux, la réalisation subtile et sans effet. On pourra éventuellement reprocher à l'ensemble un petit côté "théâtre filmé" lors de certaines séquences, ainsi qu'une photographie brumeuse pas très heureuse et, à dire vrai, assez laide. Restent également les décors, très soignés, mais qui peinent cependant à convaincre que tout ceci n'est pas tourné en studios (et les arrières plans sur la ville sont trop sages pour être vrais). Tout apparait un poil trop polissé, trop soigné justement... Et il faut bien la puissance contrariée des ombrageux et fracassants dialogues d'Audiard, la force de la narration et la distribution exemplaire pour en transcender le concept.
Guy Marchand et Romy Schneider sont en effet remarquables, mais c'est bien le duo antagoniste Lino Ventura / Michel Serrault qui emporte totalement l'adhésion. La puissance et le charisme évident du premier (ici dans ses souliers, en terrain connu et maitrisé, sans surprise mais avec un professionnalisme unique en son genre) contraste idéalement avec la personnalité de comédien affuté du second (blindé de petits "trucs" typiques d'un acteur de formation exigeant, toujours avec sobriété et un véritable naturel). Ces deux-là crèvent l'écran autour de ce récit qui fera ressortir le regard obtus de l'un et les souffrances profondes de l'autre. Un exemple de cinéma populaire dont la rigueur affiche une tension constante qui ne se relache presque jamais. Joli.
x Cacher la playlist
Commandes | > | x |
---|---|---|