Albert Raynal a mis au point un engin spatial qu'il va enfin pouvoir expérimenter. Après un départ réussi, la fusée explose en vol. C'est l'échec et le retrait immédiat de tout financement. Désemparé, Raynal abandonne ses travaux et s'isole dans une auberge de campagne. Convaincue de son succès, sa femme engage alors toute sa fortune personnelle pour relancer le projet...
L'avis du cinéphile : Ultime collaboration Jean Gabin / Gilles Grangier (la quatorzième), Sous le signe du taureau est un inclassable. Semi-drame aux accents de réflexion sur une existence vouée à un unique but, road movie étrange sur fond de critique larvée d'un monde en délitement permanent, regard souffreteux sur des générations divergentes... Jean Gabin traverse le film en souverain du cinéma français, toujours exceptionnel de charisme et de vérité, sorte de monolithe qui n'a, à dire vrai, plus grand chose à faire pour offrir le meilleur de son art. En 1969, Gabin était un mythe vivant du cinéma, presque un genre à lui seul, encore au travail et déterminé à enchainer les projets. Il sortait alors de quinze années d'un succès gigantesque et toujours renouvelé. Les années 1970 allaient être plus difficiles, mais porteuses de certains titres encore emblématiques.
Sous le signe du taureau sera le plus gros échec de toute sa carrière (quoique le film ait engrangé un certain nombre d'entrées pas déshonorant), un film assez austère sur la forme, épuré du début à la fin, autour d'un sujet dont on peut se demander ce qui a attiré la star en ces lieux. Nous garderons à l'esprit l'obstination du personnage, sa capacité à chercher en lui et autour de lui de quoi continuer son projet, ses rencontres curieuses et désenchantées... plutôt que le projet en lui-même, sorte de course aux missiles que l'on a bien du mal à observer avec sympathie. La même année sortait en salles le légendaire Clan des siciliens, immense succès populaire rentré dans toutes les encyclopédies. Inutile de dire que Gabin s'est donc très vite remis de cette contre-performance au box-office. Reste un (très) bon film, solidement dialogué et interprété.
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